John Frusciante et Zappa

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"A l'âge de 14 ans j'ai pris la décision de me procurer chaque disque de Frank Zappa. Hors en 1984 ce n'était pas si simple puisque la majorité des albums des années 60 à 70 étaient épuisés à la vente. Il m'est arrivé de prendre le bus plusieurs fois pour sillonner L.A. & The Valley à la recherche de ces albums qui avaient un pouvoir d'attraction énorme sur moi. Chacun de ces disques une fois trouvés déclenchait en moi ce qui s'apparentait au plus parfait microcosme des sensations. Tout ce qui se rapportait à chacun de ces vinyles, l'odeur, le design de la pochette, l'étiquette centrale de la galette et tout particulièrement la musique, était une pure magie pour moi.

J'ai commencé aussi très tôt à appeler régulièrement le 818 PUMPKIN, pour commander des produits lorsque j'en avais les moyens. "The Old Masters Box (contenant la réédition re-masterisée des 5 premiers albums), le film Baby Snakes et la video de "The Dub Room Special". Je matais ces videos à n'en plus finir, ne ratant jamais une occasion de les monter à quiconque voulait bien les regarder. A l'âge de 15 ans je possédais tous les disques de Frank et 70% de ma vie musicale consistait à étudier et à apprendre sa musique. Son aspiration à la perfection, qu'il exigeait de la part de ses musiciens, a été une grande source de motivation et de volonté pour l'énorme pratique instrumentale que je m'infligeais à l'époque.
J'ai d'ailleurs appris tout seul à lire la musique à force de comparer les transcriptions contenues dans "The Frank Zappa Guitar Book" aux enregistrements originaux des morceaux. Les poly-rythmes de ce livre ( brillamment retranscrits par Steve Vaï) aussi bien que ceux de ses compositions instrumentales m'ont énormément ouvert l'esprit. Je pense que tout cela a distillé au fond de mon cerveau l'étendue des possibilités, l'infinité des formes de création propres au domaine de la musique."

— John Frusciante, The Dub Room Special! liner notes — 2007