21 novembre 2010
Frank Zappa's Mount St. Mary Concert - 1963
By Gordonskene
"C'est le fameux enregistrement réalisé lors du concert de musique contemporaine mis sur pied par le jeune compositeur, âgé alors de 23 ans, sous l'égide du Collège Mount St. Mary le 19 mai 1963. C'est la première fois que Zappa fait jouer une pièce de son oeuvre contemporaine, qu'il accompagne d'enregistrements personnels sur bande magnétique.
L'enregistreur, Carlos Hagen, a été mon premier professeur dans le domaine du phono-montage et de la musique expérimentale. C'est grâce à lui que je me suis retrouvé à travailler pour KPFK à l'automne 1966 et que j'ai développé un grand amour pour la musique expérimentale de Harry Partch, John Cage, Karlheinz Stockhausen, Frank Zappa et bien d'autres. Il était (et il demeure certainement) la personne que vous aperceviez en toutes occasions flanqué d'un magnétophone portable (un Uher 5000 si je me souviens bien), enregistrant pendant des heures à peu près tout, non seulement pour son émission de radio hebdomadaire, mais également pour ses archives personnelles.
Tout ce qui avait un rapport avec le son exerçait une énorme fascination sur lui et tout au long de sa carrière son désir a été de préserver ces sons et de les partager avec d'autres personnes, ce qui fait de lui une sorte d'institution, non seulement auprès de tout un chacun, mais parmi les historiens également. Enjoy!"
The Experimental Music of Frank Zappa
Mount St. Mary's College, LA May 19, 1963
* Variables II for Orchestra
* Variables I for Any Five Instruments
* Opus 5, for Four Orchestras
* Rehearsalism
* Three Pieces of Visual Music with Jazz Group
Traduit de l'américain pour Zappa In France
et tiré du supplément de "Guitar Player" US:
"Is FZ america's best kept musical secret?"
de 1992. © Copyright 2010 / Studio'H
Donn Menn: Quel a été votre premier concert de "musique sérieuse" ?
Frank Zappa: Et bien la toute première fois c'était en 1962 (!), au Mount Saint-Mary's College.
Donn Menn: A quelle occasion ?
Frank Zappa: J'ai dépensé 300 dollars pour réunir un orchestre au collège et le produire pour un petit concert. Peut-être moins de 100 personnes ont dû y assister et le résultat a été enregistré et diffusé par KPFK (Ndt- une station locale de radio). L'année dernière, un fan d'Angleterre qui en détenait une copie m'a fait parvenir une cassette mais je n'ai pas eu le courage de l'écouter.
Donn Menn: Cela vous effraie-t-il ?
Frank Zappa: Non, mais écoutez: tout ce qui prend place dans l'instant doit être budgété. Ecouter requiert de la disponibilité. Charger du "matériel" sur votre disque dur prend du temps et je suis très conscient du temps que cela prend de s'occuper de certaines choses. Je limite donc le temps d'écoute récréative et j'essaie de passer le maximum de temps possible à la production et au travail.
Donn Menn: Bien avant de devenir une star du rock'n roll, au début de votre carrière, vous étiez surtout intéressé par la "musique sérieuse".
Frank Zappa: A l'époque où j'étudiais en 1958, je n'avais toujours pas composé de rock'n roll, pourtant je jouais déjà dans un petit groupe. Je n'en ai pas écrit avant l'âge de 20 ans. Toute ce que j'écrivais à l'époque consistait en de la musique de chambre et/ou orchestrale et aucune n'a été jouée avant ce concert au collège de Mount St-Mary.
Donn Menn: Et cela sonnait comme vous le vouliez ?
Frank Zappa: Oh non, c'était de la vielle balle, un assemblage de textures hideuses...
Donn Menn: Vous avez alors commencé à vous éloigner de ce chemin et vous vous en êtes éloigné de plus en plus au fil des ans.
Frank Zappa: Exactement, en fait ce concert impliquait des bruitages sur bandes. C'était de la musique électronique et sur une bonne partie des morceaux il y avait ce petit magnéto Wollensak qui s'égosillait derrière, diffusant, au moyen d'un haut-parleur mono, des sons qui étaient censés se mêler aux instrument classiques. Il y avait aussi des moments d'improvisation et pas mal de techniques expérimentales.
Donn Menn: Varèse ne faisait pas ce genre de choses. Qui vous influençait pour cela ?
Frank Zappa: A cette époque, j'avais déjà écouté Stockhausen. J'avais déjà écouté Boulez et aussi Pierre Schaeffer. J'avais un horizon musical plus élargi qu'à l'époque de mon premier album de Varèse même si posséder CA demeurait le but ultime; je vivais alors à Lancaster (CAL) et j'essayais d'avancer avec ce genre de compos. J'étais très solitaire à cette époque. Nous ne roulions pas sur l'or et les albums étaient super chers. Si vous choisissiez d'investir dans ce type d'artefact auditif, vous pouviez être sûr que vous alliez l'écouter jusqu'à ce qu'il tombe en poussière. Vous vouliez en avoir pour votre putain d'argent, c'est sûr. Toute mon éducation musicale vient du vinyle et de sa pochette carrée... où on pouvait lire dessus - et certains de ces albums renfermaient des annotations très utiles.
Donn Menn: Arriviez-vous à acheter des 33/tours quand même ?
Frank Zappa: J'économisais sur mon argent de poche pour me les acheter, z'étaient bien trop grands pour qu'on puisse les taxer! Haaaa, si Stockhausen avait été en 45 tours !
Donn Menn: Auriez-vous voulu en apprendre plus et beaucoup plus tôt ?
Frank Zappa: Bien sûr ! si seulement il y avait pu y avoir ce genre de musique sur 45 tours qu'on puisse glisser dans le pantalon ou sous la chemise !
J'aimerais préciser qu'à peu près 3% de ma collection de 45 tours de R'n'B (NdT: c'est pas le arènebi d'aujourd'hui) ont été acquis au travers de moyens illicites, ...mais pas les albums!
;-[-
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