26 novembre 2010

"Valse avec Bachir" le film d'animation sur Youtube





Valse avec Bachir
(Israel, France, Allemagne, 2008, 83mn, VM)
ARTE Fr / Réalisateur: Ari Folman


Pourquoi Ari, mobilisé en 1982 dans l'invasion israélienne du Liban, n'a-t-il aucun souvenir de la guerre ? Quels traumatismes recouvre son amnésie ? Couvert de récompenses, le film d'animation qui a profondément renouvelé l'approche documentaire.

Le pitch:
Un bar de nuit à Tel-Aviv. Le metteur en scène israélien Ari Folman prend un verre avec un ami qui l'a tiré du lit pour lui raconter un cauchemar récurrent: il est poursuivi par vingt-six chiens, le nombre exact de ceux qu'il a dû abattre en 1982, comme jeune recrue dans l'invasion israélienne du Liban. Cette conversation fait surgir une image dans la mémoire d'Ari, lui qui n'a gardé aucun souvenir d'une guerre dans laquelle il fut pourtant mobilisé aussi : il se revoit soudain avec deux camarades en train de se baigner devant Beyrouth bombardée. Perturbé par cette vision, il décide d'aller interroger à travers le monde ses anciens compagnons d'armes.

Coup de poing:
Couvert de prix à travers le monde, ce premier documentaire d'animation a créé l'événement. Valse avec Bachir se fonde sur des interviews réelles et sur l'expérience personnelle de son réalisateur. Lors de la sortie en salles, Ari Folman expliquait très bien pourquoi il avait écarté la forme documentaire classique au profit de l'animation.
"Qu'est-ce que cela aurait donné ? Un quadragénaire interviewé sur fond noir, racontant des histoires vieilles de vingt-cinq ans, sans aucune image d'archive pour illustrer son propos. Quel ennui ! [...] La guerre est tellement irréelle, et la mémoire tellement retorse, autant effectuer ce voyage dans le passé avec de très bons graphistes."

Ce dispositif sert extraordinairement le propos du film. La vie des soldats - des gamins tour à tour insouciants et terrorisés plongés du jour au lendemain dans l'horreur de la guerre sans comprendre ce qu'ils font là - apparaît dans sa brutalité, sa quotidienneté, non exempte parfois de poésie, et son absurdité. Les méandres de la mémoire sont explorés avec finesse. La séquence de la fin, seule intrusion d'archives dans le film, surgit comme un coup de poing, les images du massacre de Sabra et Chatila reprenant toute leur force traumatique dans l'oeil du spectateur, pourtant noyé d'images d'actualité.

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